DON MATEO

DON MATEO

ARTISTE

Don Mateo, artiste peintre issu du mouvement du Street art, a émergé dans les rues de Lyon autour des années 2010. La rue, pour Don Mateo, n'est pas seulement un lieu d'expression, mais un terrain de jeu infini où la liberté règne en maître.Passant du pochoir au papier découpé pour aujourd'hui revenir à la peinture. Il crée en questionnant la ligne, la courbe, pour cheminer vers des œuvres spontanées, pleine de vie saisissante ainsi l'instant présent. À travers son processus artistique, il élimine les détails superflus pour révéler le potentiel poétique et l'essence même de ses sujets.

INTERVIEW

Comment la culture hip-hop et ta passion pour le graffiti ont-elles façonné ton parcours artistique ? 

A la base je n'ai pas forcément une passion pour le graffiti à proprement parler. Ce qui m’intéresse dans le graffiti, c'est plus le côté performance lié à l'instant de faire. Après effectivement créer dans l'espace urbain c'est la croisée de chemin ou se rencontre mes passions. La musique, le dessin... et le sport d'une certaine manière.

En rejoignant les Beaux-Arts puis la Facultad de Bellas Artes, comment ces expériences ont-elles influencé ta perception de l'art et ta propre expression artistique? 

Les beaux-arts m'ont permis de découvrir le monde par le prisme des arts, et j'en suis bien heureux. Ce fut des années de bonheur, de découvertes et d’expérimentation. Depuis 2003, il n'y pas un jour sans art, que ce soit de la pratique, de l'enseignement, de la lecture. Ça m'a vraiment permis de me rendre compte que j'aimais ça. Après pour ma propre expression elle est plus influencée par ma personnalité.

Depuis tes débuts jusqu'à maintenant, comment décrirais-tu l'évolution de ton style artistique et de ta vision de l'art urbain ?

Au début des années 2010, je travaillais avec le pochoir. Cela me permettait d’aller vite et de poser des portraits partout dans la rue. Dans un second temps est venu le papier découpé, et l'idée était déjà de cheminer vers le geste. Aujourd'hui  j’évolue vers une pratique de plus en plus instinctive et spontanée. Je travaille vraiment sur le moment, sur l’instant. Lorsque je pousse les portes de l’atelier je ne sais pas vraiment ce que je vais peindre ou créer. Et même si j’arrive avec un projet en tête, il n'est pas rare qu’il soit chassé par la pulsion de moment. Cependant le moment va être puisé dans un état, une sensation de l’instant. Alors cela peut être mon état sur le moment ou une phrase, un son… Dans tous les cas, je ne veux pas être guidé par une idée fixe qui figerait la création. Je veux avant tout que cela vive et vibre, peu importe le résultat même. Pour ce qui est de ma vision de l’art urbain, à vrai dire j’observe cela de loin maintenant. J’ai l’impression qu’il y a des tendances qui tournent vite, mais perso mon envie c’est apporter autre chose, une autre réflexion.

Tes portraits d'anonymes sur les murs des villes dégagent beaucoup d'émotions. Comment choisis-tu ces sujets et comment parviens-tu à capturer une telle énergie dans tes œuvres ?

Le but c’est d'être connecté avec les émotions, donc effectivement je capture dans la figure, dans le corps quelques éléments, quelques lignes pour suggérer. Je fais en sorte que cela m'échappe également, pour être surpris par l’accident. En réalité, ça devient un jeu de composition pour créer une supposé harmonie qui émane de ce que je suis en réalité…

Quel message ou quelle émotion cherches-tu à transmettre à travers ces portraits urbains ? 

Je ne cherche  justement pas à diffuser un message ou une émotion précise. Ce que je veux c’est créer une émotion mystérieuse, une sensation le plus intense possible pour le spectateur. Je ne dis pas que j’y arrive mais c’est ce à quoi je travaille chaque jour. Faire, me permet de réfléchir à la condition humaine, alors si j’arrive à faire voir, à faire pareil chez le spectateur ça me va. 

En parlant d'action en tant qu'"antidépresseur urbain", comment ton art interagit-il avec l'environnement urbain et son public ?

Je ne sais pas. Si le public, le passant, trouve un morceau de poésie pour accompagner le quotidien alors c'est bien. A partir du moment où c'est peint dans la rue de toute façon ça ne m'appartient plus. Après pour être honnête j'aime bien que mon travail ne fasse pas forcément consensus, ça c 'est un drame pour l'artiste. Je ne peux pas m’empêcher de déstabiliser par une douce brise le socle sur lequel on est tranquillement posé. 

Quels sont tes objectifs en remettant en question les normes urbaines et en partageant ton regard sur le monde à travers ton art ?

Je n'ai pas la prétention de remettre en question les normes urbaines, mais je veux mettre les pieds ailleurs, croiser les chemins pour explorer d'autres choses. Ce qui semblait être une évidence dans l'art l'est peut-être moins aujourd’hui avec une certaine uniformisation de la société... je ne sais pas... Ensuite avant de partager mon regard sur la mode, il y a surtout une envie de peindre partout. C'est particulier de créer dans l'espace public, que ce soit sauvage ou pas. Il y a toujours des surprises, des rencontres, des moments de vie particuliers.

Comment envisages-tu l'évolution de ta pratique artistique dans les années à venir ?

Aucune idée vraiment, j'ai pas de plan de carrière établie. J'envisage ma pratique au jour le jour. La seule chose que je sais c'est que je veux passer ma vie avec cette dame qu'est la peinture. 

Pourquoi as-tu accepté le management d’artiste proposé par Akka Studio ? Quelles sont tes motivations et tes attentes à cet égard ?

Je pense que ce qui à motivé mon choix c'est la curiosité, que cela me permette de nouvelles expériences. Et puis à vrai dire, je me désintéresse complètement du côté gestion de carrière, ce n’est pas vraiment une qualité à un certain moment. Ce qui ne m’intéresse pas je ne le fais pas alors l'idée de déléguer certaines choses n'est pas inintéressant.

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